Vous êtes propriétaire ou locataire d’un local commercial et vous avez entendu parler du droit de préemption, mais vous ne savez pas vraiment ce que cela implique ?
Pas de panique, vous n’êtes pas seul !
Ce sujet peut sembler un peu technique au premier abord, mais il est crucial pour protéger vos droits et éviter les mauvaises surprises.
Que vous soyez locataire espérant acheter le local où vous exercez votre activité ou une commune cherchant à préserver la diversité commerciale de votre territoire, le droit de préemption joue un rôle clé dans les transactions immobilières.
Dans cet article, nous vous expliquons tout ce qu’il faut savoir sur le droit de préemption en bail commercial : ses définitions, les procédures à suivre, les exceptions et, surtout, des astuces pratiques pour bien l’utiliser.

Qu'est-ce que le droit de préemption en bail commercial ?
Pour un aperçu global sur la rupture anticipée d’un bail, vous pouvez consulter notre article mère :
résiliation bail commercial hors période triennale
Le droit de préemption confère à certaines personnes ou entités la priorité d’acheter un bien avant toute autre.
Dans le cadre d’un bail commercial, il prend principalement deux formes :
Le droit de préférence du locataire
Introduit par la résiliation bail commercial loi pinel, ce droit offre au locataire la possibilité d’acquérir le local en priorité si le propriétaire décide de le vendre.Le droit de préemption des communes
Les municipalités peuvent, dans certaines zones, exercer une préemption pour préserver la diversité du tissu commercial.
Dans les deux cas, l’objectif est de sécuriser l’activité du locataire ou de sauvegarder l’économie locale.
Le droit de préférence du locataire : sécuriser son activité
Lorsqu’un propriétaire décide de vendre son local commercial, le locataire bénéficie d’un droit de préférence pour l’acheter. Voici les points clés :
Notification du propriétaire
Le bailleur doit informer le locataire via un courrier formel (souvent recommandé avec AR ou acte extrajudiciaire résiliation bail commercial) du prix et des conditions de vente.Délai de réponse
Le locataire dispose d’1 mois pour accepter ou refuser. S’il accepte, il finalise l’achat sous 2 mois (ou 4, en cas de prêt).Exceptions
Vente à un proche ou cession groupée de plusieurs biens : le droit de préférence ne s’applique pas.
Astuce : Si vous êtes locataire, surveillez vos courriers. Ne pas répondre à temps peut vous faire perdre cette opportunité de propriété.
Le droit de préemption des communes : protéger le commerce local
Certaines municipalités exercent également un droit de préemption pour éviter la disparition de commerces essentiels (boulangerie, épicerie, etc.) et maintenir une offre variée.
Voici comment :
Déclaration préalable de cession
Le propriétaire doit signaler la vente en remplissant le formulaire Cerfa et en l’adressant à la mairie compétente.Délai de 2 mois pour la commune
Passé ce délai, si elle ne répond pas, la vente se fait librement.Achat par la commune
Si la commune préempte, elle rachète le fonds ou le local aux conditions fixées. Elle pourra ensuite relouer, pour assurer la diversité commerciale.

Les formalités administratives essentielles
Pour appliquer le droit de préemption (ou le droit de préférence), plusieurs étapes administratives sont indispensables :
Déclaration préalable de cession
Obligatoire avant la vente d’un fonds ou d’un bail commercial, notamment pour un éventuel droit de préemption des communes si vous vendez en cours d’exécution du bail.Notification au locataire
Indiquez le prix et les modalités de la vente par lettre recommandée, ou faites appel à un huissier, notamment pour un acte extrajudiciaire résiliation bail commercial.Respect des délais
Le locataire : 1 mois pour répondre, 2 à 4 mois pour conclure.
La commune : 2 mois pour se prononcer, sinon c’est un refus tacite.
Accompagnement professionnel
Un notaire ou un avocat spécialisé est souvent nécessaire, surtout si vous envisagez une résiliation bail commercial amiable ou une résiliation bail commercial avant terme.
Quand le droit de préemption ne s’applique pas
Comme toute règle, il existe des exceptions :
Ventes familiales
Cession à un conjoint, descendant ou ascendant : le locataire n’a pas de droit de préférence, et la commune ne peut préempter.Vente d’un lot groupé
Lorsque plusieurs biens sont vendus en bloc, on ne peut isoler un seul local pour exercer un droit de préemption.Baux de courte durée
Les baux précaires ou de moins de 3 ans ne relèvent pas du régime classique.Renoncement de la commune
Si la mairie ne répond pas sous 2 mois, le propriétaire est libre de vendre.
Conséquences en cas de non-respect
Ne pas suivre les règles liées au droit de préemption peut être lourd de conséquences :
Annulation de la vente
Le locataire ou la commune, s’ils estiment avoir été privés de leur droit, peuvent demander l’annulation de la cession.Recours judiciaire
En cas de litige, on saisit la justice : la vente est alors gelée, voire annulée, ce qui peut entraîner une rupture bail commercial conflictuelle.Pénalités et indemnités
Le vendeur peut être condamné à verser des dommages-intérêts aux parties lésées, comme une commune qui voulait préserver un commerce essentiel ou un locataire qui souhaitait acheter le local.
Conseils pratiques pour chaque acteur
Pour les propriétaires
Anticipez : Préparez vos documents (déclaration de cession, notifications) avant la mise en vente.
Transparence : Informez clairement le locataire pour éviter un contentieux long et coûteux.
Pour les locataires
Restez à l’affût : Contrôlez régulièrement votre courrier, car le droit de préférence implique des délais serrés.
Financement : Si vous envisagez d’acheter, sécurisez au plus tôt vos capacités d’emprunt.
Pour les communes
Délimitez vos priorités : N’exercez votre droit que si le bien présente un intérêt stratégique pour la collectivité.
Respectez le délai : Si vous laissez passer 2 mois, vous perdez votre prérogative de préemption.
L’importance d’un professionnel
Notaire / Avocat spécialisé : Ils sécurisent la transaction et veillent au respect de toutes les obligations légales.
Expert : Peut évaluer objectivement la valeur du bien, utile en cas de contestation sur le prix.

Conclusion
Le droit de préemption en bail commercial est un mécanisme puissant, protégeant aussi bien le locataire (avec son droit de préférence) que les collectivités (en cas de préemption locale).
Pour éviter tout litige :
Maîtrisez la procédure : déclaration préalable, notification formelle, délais scrupuleusement respectés.
Connaissez les exceptions : ventes familiales, lots groupés, baux précaires, etc.
Communiquez : informez clairement les acteurs concernés (locataire, mairie).
Sollicitez les experts : notaire, avocat spécialisé, experts immobiliers.
En suivant ces règles, vous pourrez naviguer sans encombres dans la vente d’un local commercial, préserver votre relation avec le locataire ou la commune, et optimiser votre transaction.
Bonne route dans vos projets !
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